Le Raja de Casablanca
Douze ans seulement après la création de la première équipe de football marocaine, les Casablancais en redemandent et veulent une nouvelle équipe à eux. Une démarche qui nous paraît anodine de nos jours mais quand on remet les évènements dans le contexte d’un Maroc proche de l’indépendance, on comprend toute l’importance du Raja aux yeux de bon nombre de marocains…
Dima Raja !
Le club du Raja de Casablanca est né en 1949 grâce à l’impulsion des membres d’une troupe de théâtre qui se nomme El Fath, ainsi que des syndicalistes marocains. Tout comme le Wydad, le Raja était né d’un même élan patriotique de voir une équipe 100% marocaine. Mais voilà, le Maroc est encore un protectorat français et la loi interdisait à un marocain d’être le président du club… A malin, malin et demain, c’est un algérien (né en Algérie française et donc français) du nom de Ben Abadji Hejji qui sera mis à la tête du Raja. Les autorités s’inclinèrent devant la démarche et Casablanca pouvait s’enorgueillir d’avoir un nouveau club de football !
Chez Hmidou
Le football a toujours été plus qu’un simple loisir pour les marocains, et bon nombre de personnalités, de résistants et d’intellectuels de l’époque s’intéressaient de près au ballon rond. Tout ce petit monde se retrouvait chez feu Hmidou El Watani, propriétaire du café Al Watan, situé à Derb Sultan. Quand se posa la question du nom du club, deux propositions étaient à l’ordre du jour : Raja et Fath (oui, comme la troupe de théâtre). A l’unanimité les joyeux compagnons décidérent de laisser le destin faire son travail et ils tirèrent au sort : par trois fois, le nom de « Raja » sortit vainqueur. Raja ça sera !
Un club pour le peuple
Le Raja a toujours été un symbole fort pour la population casablancaise et ses couleurs et sa mascotte devaient véhiculer un message. Le vert est non seulement l’une des couleurs du drapeau marocain mais aussi celui de l’Islam, de l’espoir. La mascotte, un aigle, représente la combativité, la noblesse et la puissance. Pour bon nombre de marocains, l’indépendance était en marche et avoir une équipe de football comme le Raja était une pierre de plus à l’édifice.
Texte Zara Kadiri
Photo DR