Des mesures pour changer les taxis

Société
Dev Web
Editor Made in Marrakech
28 mai 2007

- Des subventions pour aider à l'achat de nouveaux véhicules. - Toutes les catégories concernées. MARRAKECH veut en finir avec ses taxis déglingués et vétustes. La ville a pour projet de renouveler l'ensemble du parc. De fait, ce dernier est tellement vétuste qu'il donne de sérieux soucis aux autorités de la ville. Dans une ville qui se veut la première destination du Royaume, ce problème est certes épineux. Aujourd'hui, les responsables de la ville ont décidé de prendre le taureau par les cornes et d'inciter les chauffeurs à changer leur véhicule. Aussi, pour couper court à toute réticence, elle fera appel au Fonds d'aide qui devra être mis en place incessamment.

En effet, ce dernier est prévu par la loi de Finances 2007 dans le cadre de la mise à niveau du secteur du transport urbain (taxis et bus). Ce fonds sera doté d'un budget de 200 millions de DH dont une grande partie ira au transport scolaire et le reste au transport urbain. Selon le ministère de l'Intérieur, les dispositifs d'applications sont en cours de finalisation.

Pour Marrakech, on parle de subventions de l'ordre de 30.000 pour les petits taxis et 50.000 DH pour les grands. Mais rien n'a été confirmé officiellement. Dans la ville, il y a plus de 3.000 véhicules autorisés à exercer dans ce créneau. Dans le détail, il s'agit de 1.646 grands taxis et près de 2.000 pour les seconds. Par ailleurs, on recense près de 14.000 chauffeurs titulaires d'un permis spécial leur permettant d'exercer ce métier. C'est dire la rotation qui existe dans ce secteur. L'actuel parc est vieux, avec des véhicules de plus de 20 ans d'âge, voire plus pour les fameuses Mercedes blanches.

Pour certains, ce ne sont pas les subventions ou des mesures de contrôle qui arriveront à résoudre les problèmes d'anarchie dans se secteur, mais une libéralisation, loin des agréments octroyés sans aucune règle. D'ailleurs, la Wilaya de Marrakech les a suspendu depuis 6 ans.

« Exiger des bénéficiaires des agréments pour renouveler leur véhicule s'avère difficile », indique un responsable de la Wilaya. Par ailleurs, ces licences sont souvent sous-louées à des chauffeurs qui n'ont pas les moyens de s'en procurer une. Ces agréments représentent une source de revenus confortables à leurs propriétaires. Et à chaque fois qu'une mesure de mise à niveau est décidée, les syndicats s'insurgent (il en existe plusieurs pour les taximen) et bloquent le processus. Pour preuve, les résultats de la campagne de « mise à niveau » des taxis menée par la ville, il y a 3 ans, sont peu satisfaisants. Pour rappel, la Wilaya avait sorti des tiroirs une circulaire pour imposer une tenue aux chauffeurs de taxis. Histoire de donner une bonne image aux touristes qui débarquent dans la ville. Outre l'uniforme, la circulaire imposait aussi le port d'un badge avec photo du chauffeur et un autre collé au pare-brise. Apparemment, sauf exception, personne n'applique cette mesure.

La clientèle locale, persona non grata

DANS la profession, il existe plusieurs catégories de chauffeurs de taxis. Celle qui se spécialise dans les arrivées, à la gare ferroviaire, à l'aéroport ou encore à la gare routière. Celle qui jouent le rôle d'intermédiaire pour les appartements meublés. Une autre catégorie qui se spécialise dans les visites de la ville et les bazars. Une autre qui ne travaille que le soir pour une clientèle de nuit et qui sillonne restaurants et boîtes de nuit. Mais pratiquement, tous ont un comportement discriminatoire vis-à-vis de la clientèle locale marrakchie. Pourtant, c'est une attitude passible de retrait de permis. « Il suffit de la dénoncer », indique t-on auprès de la commission de discipline à la wilaya.

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28 mai 2007