L’histoire des Galeries Royales Saint-Hubert
Imaginées en 1837, par l’architecte belge Jean-Pierre Cluysenaar, les Galeries Royales Saint-Hubert sont inaugurées dix ans plus tard par le Roi Léopold Ier. Proche de la Grand Place, ces galeries marchandes, de deux cents mètres carrés, sont les plus anciennes d’Europe. Elles abritent, aujourd’hui, des boutiques de luxe et des appartements privés. Tour d’horizon d’un des plus beaux édifices de Bruxelles.
Officiellement, la première pierre posée pour la construction des Galeries Saint-Hubert date du 8 mai 1846. Séduit par le projet de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar, le Roi Léopold Ier juge d’utilité publique l’élaboration de ce monument. Un mois avant la date initiale, l’ouvrage est livré et inauguré par le Roi, le 20 juin 1847. À l’époque, le but est d’élargir la rue Saint-Hubert pour soulager les piétons dérangés par la circulation, créer de nouveaux locaux commerciaux et attirer des visiteurs à Bruxelles. Traversées par la rue des Bouchers, les Galeries possèdent des façades de style Renaissance et des dimensions impressionnantes : 8 mètres de large, 213 mètres de longueur et 18 mètres de hauteur. Elles sont aussi, à cette période, les plus ornementées et lumineuses du monde grâce à la verrière de deux cents mètres de long qui les protège.
Très vite, les Galeries deviennent un lieu incontournable pour les Bruxellois de la bonne société, et l’accès y est payant : vingt-cinq centimes les jeudi et dimanche, dix centimes les autres jours. Les intellectuels, les rédactions de journaux y élisent aussi domicile, tout comme les réfugiés français qui ont fuit le coup d’État dans l’Hexagone dont Victor Hugo, Alexandre Dumas, Charles Beaudelaire sont les plus célèbres. Ces derniers donnent des conférences au Cercle artistique et littéraire. Un drame s’y produit quand Paul Verlaine ivre, entre dans le magasin de revolver des Galeries et achète un 7 mm. Il se dispute avec Arthur Rimbaud et lui tire dessus. Verlaine est arrêté pour « blessure avec arme à feu ».
En 1950 le Cinéma des Galeries est aménagé, puis c’est au tour du Théâtre des Galeries d’être rénové avec l’aide de René Magritte. En 1986, les Galeries Saint-Hubert sont classées par la région Bruxelles-Capitale. Malgré ce souci d’authenticité, la société qui gère le lieu le fait évoluer. Une restauration globale s’étend de 1993 à 1997 pour les 150 ans du bâtiment.
Les Galeries actuelles
Les Galeries Royales Saint-Hubert se composent de la Galerie de la Reine (de la rue du Marché aux Herbes à la rue des Bouchers), de la Galerie du Roi (de la rue des Bouchers à la rue d’Arenberg), et de la Galerie des Princes (de la Galerie du Roi à la rue des Dominicains). La première nommée héberge le Théâtre de Vaudeville plus connu sous le nom de Casino Saint-Hubert, alors que celle du Roi accueille le Théâtre Royal des Galeries.Plusieurs boutiques ont participé à la renommé du lieu à l’instar de la dynastie des Neuhaus qui commence en 1857. Jean Neuhaus confectionne des bonbons pour la toux, des guimauves et des réglisses pour les maux d’estomac. Ses fils imagineront plus tard des friandises au chocolat fourrés à la vanille, aux liqueurs ou aux fruits qui connaîtront un vrai succès. Le numéro 31 est la propriété, depuis le début du XXe siècle, de la marque de maroquinerie Delvaux.
Aujourd’hui les Galeries Royales Saint-Hubert proposent un large éventail de boutiques de vêtements et accessoires, maroquinerie, bijoux, décoration, librairies, cafés et restaurants, épiceries fines… De célèbres enseignes comme Longchamp, Maison Halter, Häagen Dazs, Corné Port Royal ainsi qu’une champagnothèque y sont présentes.
Texte Julien Antinoff
Photo DR