Le Sablon : un quartier légendaire
Historiquement riche, le quartier du Sablon est un des lieux les plus visités de Bruxelles. La Place du Grand-Sablon, le parc du Petit-Sablon et l’église Notre-Dame-du-Sablon sont les principales curiosités de cet endroit, connu aujourd’hui pour abriter de nombreux antiquaires.
Commençons par un rappel historique, le sablon est une sorte de sable fin qui recouvrait une colline située au sud des remparts de Bruxelles, au début du 13e siècle. La première trace du quartier remonte à 1299 quand il est décidé de transférer le cimetière de l’hôpital Saint-Jean à cet endroit. Cinq ans plus tard, l’hôpital cède une partie des terres au grand serment des arbalétriers qui souhaitent construire une chapelle dédiée à Notre-Dame. Nombres de princes de la maison de Bourgogne et de la maison de Habsbourg firent la richesse du quartier en accordant d’importantes sommes d’argent à cette église. Des familles aristocratiques s’installèrent dans le quartier aux abords du sanctuaire dont les célèbres Tours et Taxis. La présence du cimetière gênait au plus haut point ces puissantes familles, mais ce n’est qu’au bout d’un siècle (en 1704) que la mairie accepta de transférer les corps vers les Marolles.
Au fil du temps le Sablon est délaissé par les riches familles et connaît des modifications architecturales. La rue de la Régence est tracée en deux phases : la moitié nord en 1827 et la moitié sud en 1872. Les Musées des Beaux-Arts, le Conservatoire de Musique et la Grande Synagogue s’installent dans cette rue. En face de la rue de la Régence est créé un espace ouvert appelé le Petit Sablon qui abrite le parc d’Egmont. De nombreuses autres artères sont aussi construites.
Les antiquaires, roi du Sablon
La composition sociologique du quartier a souvent évolué passant des familles aristocrates aux ouvriers ou artisans. À la fin des années 1960, un nouveau genre investit le quartier : les antiquaires. Le Sablon redevient un endroit à la mode, il donne même naissance à une expression “la sablonisation”, version locale de la gentrification. De nombreuses boutiques regorgent désormais d’objets en tout genre, idéal pour les amateurs d’arts qui chineront probablement la perle rare. Tous les week-ends, un marché aux antiquaires se tient sur la place du Grand-Sablon.
Aujourd’hui, les brocanteurs ne sont plus seuls, ils ont été rejoint par les confiseurs et les chocolatiers qui ont trouvé en le Sablon le quartier parfait.
Texte Julien Antinoff
Photo DR