Danse en résidence
Si un danseur veut une résidence, il n’a pas le choix, c’est ici. Seule association a proposer des résidences aux chorégraphes et artistes venus créer, Les Rencontres de la danse a équipé ses petites chambrettes, en haut d’un espace rouge et blanc et de plusieurs salles de danse. Visite guidée.
Ça revenait à chaque conversation, dès que deux danseurs se croisaient : « il n’existe aucun lieu au Maroc pour faire une résidence. » Il fallait donc le créer. C’est, entre autres, à partir de là que l’Association Les Rencontres de la Danse est née. Ça, et l'envie de faire connaître un art peu développé au Maroc. C’est pour ça, qu’aujourd’hui, elle propose trois ou quatre couchettes un peu sommaires mais bien pratiques, à Maarif Extension, au-dessus de ses salles de danse. « Les jeunes artistes n’ont pas de structure, pas forcément de contact, pas d’expérience. On est donc là un peu pour ça, explique Meryem, la présidente de l’association, pour découvrir d'autres horizons artistiques, faire se rencontrer des artistes. Pour aller dans un théâtre quelconque, il faut s’y prendre au moins trois mois à l’avance pour avoir une salle pendant 48 heures. Ici, c’est plus simple, même si on reste exigeants sur la qualité et le projet artistique et qu'on ne peut donc pas accueillir tout le monde. » Plus simple, et pas cher. Une résidence d’une semaine ou deux est totalement gratuite. Seule contrepartie : une représentation publique à la fin, histoire de multiplier les rencontres possibles avec la danse ; et une intervention pédagogique ou deux auprès de jeunes professionnels ou de danseurs amateurs. Pas tant pour donner des cours, mais pour transmettre. Echanger. « Notre but est de faire connaître et promouvoir la danse de manière générale. La résidence est un outil comme un autre. »
Lieu unique
Les chorégraphes peuvent donc y poser leurs valises pendant quelques jours, le temps de travailler à une création. Ils dorment dans des lits bancals, partagent un café ensemble, et s’épanouissent.
« On est ouvert sur le monde entier. Nous avons par exemple eu un projet qui concernait le bassin méditerranéen, et on a reçu des danseurs de Tunisie, de Turquie, ou encore d’Egypte, même si beaucoup sont évidemment de Casablanca, et du Maroc en général », ajoute Meryem. A l’espace Darja que l’association anime près de la rue Socrate, ils ont donc tout prévu. La cafétéria se transforme en mini salle de restaurant, les salles de danse sont prêtes à recevoir des danseurs acharnés, les gros coussins sont alignés dans le salon télé et, surtout, les chambres sont équipées. Les lits côtoient les casiers, les douches ne sont pas au même étage, mais peu importe : le lieu existe. Il est unique à Casablanca, et même au Maroc.
Texte Mathias Chaillot
Photo Muhanad Rasheed