L'autre Casablanca au cinéma

Culture
Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
13 janvier 2011

Ses immeubles art déco, son atmosphère mystérieuse, Casablanca réunit de nombreuses conditions pour que les réalisateurs s’y intéressent de près, et l’histoire de la ville est jalonnée de films qui ont popularisé son image. Une fois passé le mythique Casablanca de Michael Curtiz, Made in Casablanca s’intéresse à tous les autres. Parce qu’il n’y a pas que « Casablanca » pour parler de Casablanca.

Avec sa musique, son intrigue, son histoire d’amour bien sûr, le Casablanca de Michael Curtiz, en 1942, est entré dans l’histoire, mais ce serait réducteur de résumer le lien qui unit la ville et les films à une seule œuvre.
C’est en 1946 que Groucho, Harpo, et Chico, tournent A night in Casablanca. Les Marx Brothers nous entraînent au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale à la poursuite de nazis recherchant un mystérieux trésor. Pour ça, et parce que le film était financé sur les fonds propres des trois comiques, ils n’ont pas jugé intéressant de se déplacer : tout a été tourné à Hollywood, dans les studions de Las Palmas. A l’origine pensé comme une parodie du classique de Michael Curtiz, les trois frères ont rapidement oublié leur idée pour en faire un film totalement original, et décalé.

De MaRock à Casanegra

Deux autres films, beaucoup plus récents, ont encrés la ville dans le cinéma. Deux films antagonistes dans leurs thèmes, leurs héros, et leur traitement : Casanegra, et MaRock.
Le premier, réalisé en 2008 (lire l’interview de son réalisateur, Nour-Edine Lakhmari), nous plonge dans le cœur de la vieille ville, à la rencontre de garçons des rues. Noir, provocateur, vulgaire, il dépeint la ville dans ses méandres art-déco, filme les cabarets mytheux (dont le fameux Tout va bien) et s’arrête longuement sur le patrimoine architectural de Casablanca. Pour beaucoup, et malgré les critiques qui ont été faites (sombre, vulgaire), il est le film clef de la nouvelle génération du cinéma marocain.
Face à lui, MaRock (2005), de Leila Marrakchi, nous entraîne sur la Corniche, à la rencontre de la bourgeoisie dorée des villas avec vue sur mer. Par les thèmes qu’il traite (l’islamisme, les relations entre juifs et musulmans, la perte de repères), il inaugure aussi une nouvelle vision de la ville et de la société. Considéré comme choquant par certains (quoi, une histoire d’amour entre une musulmane et un juif ?), il n’en est pas moins l’un des films phares pour parler de la ville, et qu’il a su séduire une grande partie de la jeunesse marocaine.
Enfin, pour boucler la boucle, retour en 1995, pour la sortie d’un autre hommage/parodie de Casablanca, un dessin-animé qui aurait servi de test pour l’animation des personnages avant de se lancer dans le long-métrage Space Jam. Il s’agit de Carrotblanca, avec… Les Looney Tunes. Une ville qui réserve décidemment bien des surprises.

 

Mathias Chaillot - 14 décembre 2010

Zara Kadiri
Editor Made in Casablanca
13 janvier 2011

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