Sacré coeur : Le coeur de Casablanca
Moins imposant que son homonyme français, le Sacré-Coeur de Casablanca reste l’un des monuments majeurs de la ville. Symbole de diversité religieuse, mais aussi culturelle, tout comme l’histoire de Dar Baïda, l’église blanche attire toujours l’oeil des amateurs d’architecture, avec son style original mêlant art gothique et décoratif.
Construite en 1930 par l’architecte français Paul Tournon, la Cathédrale du Sacré-Coeur a été pendant longtemps le lieu de culte principal de près de 40 000 catholiques résidants à Casablanca dans les années 30. Aujourd'hui désacralisée, l'église abrite ponctuellement des expositions et des manifestations culturelles.
A l’extérieur
Le Sacré-Coeur est entouré par le magnifique parc de la Ligue Arabe. Dans ce jardin où se mêlent palmiers, dattiers, fontaines et autres plantes en tous genres, les habitants de Casablanca viennent souvent se promener, pour se reposer un peu de l’animation de la bruyante cité. Quelle meilleure place alors pour y construire cette église, qui, édifiée en plein centre de la ville, porte très bien son nom.
Son style architectural particulier la distingue des autres monuments. On y retrouve une inspiration européenne qui diffère du style mauresque de la majorité des édifices de Casablanca. A l’extérieur déjà, on observe des arcs-boutants soulevant la nef, et la façade se résume à deux grandes tours rectangulaires (que ne sont pas sans rappeler, dans un style bien différents, celles de Notre-Dame de Paris). La cathédrale est soutenue par trois petits portails, permettant au public d’accéder à l’intérieur de l’édifice. Seule touche orientale, les nombreuses ouvertures, inspirées des moucharabiehs, incrustées dans les murs du bâtiment, et les quelques mosaïques et gravures installées dans celui-ci. De plus, aucune statue ou illustration n’est gravée dans sa façade, ce que l’on pourrait voir comme un signe de tolérance religieuse dans un pays majoritairement musulman.
A l’intérieur
Lorsque l’on pénètre dans l’enceinte du Sacré-Coeur, on y découvre une église toute en longueur, menant vers une abside joliment décorée et illuminée par les espaces de lumière qui l’abritent. Les nombreux vitraux mêlant différentes couleurs éclairent le lieu sacré, jouant sur les variations des rayons de soleil. Au sein de l’édifice, on se sent comme transporté dans l’une de ces fameuses cathédrales, qui contribua à la renommée de l’art architectural européen. C’était d’ailleurs la volonté coloniale des français de l’époque, qui voulaient donner à Casablanca “une allure grandiose de capitale”, telle qu’ils l’entendaient. On s’imagine alors, le lieu désormais vide, durant une grande messe, il y a quelques décennies. On pense aux milliers de fidèles, qui s’y rendaient chaque dimanche, ayant fait de cette église de Casablanca leur lieu de culte, leur rituel hebdomadaire ; et une sensation spéciale nous parcoure lorsque l’on déambule dans la grande cathédrale.
Le Sacré-Coeur de Casablanca vaut le coup d’oeil, pas seulement pour son style original, mais aussi et surtout pour l’histoire et les valeurs qu’il représente. Un Maroc ouvert et multiculturel, où la diversité a toute sa place. Un Maroc de demain, s’inspirant du passé, lui ayant apporté des ressources et une histoire variée.
Texte Elisa F
Photo DR