Une ascension fulgurante
En 1893, c’est lors du passage du Roi Moulay Hassan au fief des Glaoui que Thami et son frère Madani, font sensation grâce à un somptueux dîner. Madani est alors nommé calife de toute la région et Thami, adoubé lieutenant de son frère. Il gagne ainsi rapidement son statut de seigneur de guerre. Et lorsque son père devient ministre de la guerre puis grand vizir du nouveau sultan Moulay Hafid, Thami nommé Pacha de Marrakech, est placé au sommet de la hiérarchie au sud du Maroc.
Un ami proche du gouvernement français
Le Pacha de Marrakech était une figure emblématique de cette époque. Participant en tant que chef de file à la pacification du Maroc pour le compte des Français et du Général Lyautey, il se fait une place auprès des grands noms européens et internationaux. Il obtient d’ailleurs, plusieurs distinctions de la part du gouvernement Français et devient par exemple, Grand-Croix et Chevalier de la Légion d’honneur.
Un goût pour le faste et des relations internationales
Bien installé dans son Palais, appelé Dar El Glaoui, le Pacha mélange mondanités, politique et affaires. Son carnet d’adresses comprend tous les puissants de son époque : Caroll II souverain de Roumanie, Abdelaziz Al Saoud le roi d’Arabie Saoudite ou encore le Général de Gaulle mais aussi les acteurs Charlie Chaplin ou Farid El Atrache. Il faut dire que le pacha adore impressionner ses amis et pour cela, il a construit un palais absolument magnifique avec de grandes décorations, des parcs et jardins, un golf etc., et n’hésite pas à y donner de somptueuses et grandiloquentes réceptions. On sait d’ailleurs que Winston Churchill s’y sentait tellement bien qu’il y peignit plusieurs toiles et que ce serait lui qui initia Hassan el Glaoui, l’un des fils du Pacha et artiste devenu célèbre, à la peinture.
Une chute encore plus dure
En tant que fidèle du protectorat français, le Pacha de Marrakech n’a pas anticipé l’indépendance du Maroc et reconnaît un peu tardivement son erreur. Terrassé par un cancer, il ne verra cependant pas l’annonce officielle de l’Indépendance et ses palais à l’exception de celui de Marrakech seront pillés de tout leur faste. Aujourd’hui, on ne peut visiter qu’une partie de son ancien Palais Dar el Glaoui, devenue le Musée des Confluences au sein du Palais Dar el Bacha.