Marrakech compte chaque année des millions de touristes dont la majorité se presse aux portes du jardin Majorelle. Ce jardin porte le nom d'un grand peintre français, émigré au Maroc à la fin des années 30. Cependant dans ce grand jardin, on ne trouve quasiment aucune trace du passé de Jacques Majorelle. C'est pourquoi nous avons rencontré son petit fils dans la villa Majorelle, pour qu'il nous en dise plus sur son grand-père et son oeuvre.
Quelques pas après l'entrée du jardin, on aperçoit une petite porte bleue, ombragée par une végétation abondante, c'est la Villa. Michel Hamman Majorelle nous y attend pour nous faire découvrir son univers. Ce Marrakchi né à Orléans déménagea au près de son grand-père avec sa mère seulement quelques semaines après sa naissance. A l'époque, Jaques Majorelle venait d'épouser sa seconde femme, qui n'était autre que la grand-mère de Michel. Jusqu'à l'age de 8 ans, la petite famille recomposée, vivait dans l'actuel musée du jardin Majorelle. Il nous confie que s'il est devenu architecte, c'est suite au souhait de son grand père. “Je me considère comme son héritier spirituel. Outre l'Ïuvre, les peintures, les jardins... ce que je retiens, c'est l'homme.”
La villa au coeur des jardins
Michel nous en dit un peu plus sur la véritable nature du jardin. Si autrefois, la superficie était de 4,5 hectares, il est aujourd'hui divisé en trois parcelles. La première partie que tout le monde connaît, a été cédée par Jacques à sa première femme, qui l'a ensuite vendu au couple Pierre Berger et Yves Saint-Laurent. La seconde aurait appartenu durant un temps à l'ancien président de l'OM, Bernard Tapie. L'actuelle villa Majorelle de Michel trône sur le troisième lopin de terre de 2.000 mètres carrés.
Une fois les présentations faites, nous entreprenons la visite du site. On aperçoit à travers les feuillages, les silhouettes passantes des touristes qui visitent le jardin pour 30 Dhs et s'émerveillent devant des bambous victimes des outrages des anciens visiteurs. De notre coté, on voit du bleu majorelle ici et là, une vingtaine de palmiers centenaires, des cactus un peu partout et même un yucca de plus de 20 mètres, tous plantés par le défunt Jacques. Lorsqu'on entre dans la villa, on ressent une certaine humilité nous envahir, comme si l'âme du peintre n'avait jamais quitté les lieux. Dans l'immense triple-salon, à côté de l'ancien bureau de Jacques, un pistachier de 600 ans jailli de la dalle en béton pour transpercer le plafond et culminer tel un gigantesque parasol au dessus de la demeure.
Une malle pleine d'émotions...
Lorsque Michel nous invite à découvrir ses appartements, c'est comme pénétrer dans les salles privées d'un musée. Outre les meubles de style art déco dessinés par le créateur, une vieille malle posée au sol nous réserve plein de surprises chargées d'histoires sur le personnage. Une paire de fleurets nous apprend que Jaques pratiquait l'escrime, un vieux mousquet et une winchester nous dévoile sa passion pour la chasse, mais le plus marquant, c'est cette impressionnante collection de pinceaux, fusains et palettes qui ont servi à créer tous ses chef-d'Ïuvres. Michel nous montre aussi son catalogue d'archives relatives à l'artiste, regroupant plans, photos, lettres de Winston Churchill ou encore De Gaulle - et même les faire-parts de naissance de Jacques.
Pour revenir à l'histoire de la Villa Majorelle, Michel a récemment entamé des rénovations pour qu'elle retrouve tout son charme d'antan. Si sa première idée était d'en faire une maison d'hôtes, il changea d'orientation et décida de permettre aux rêveurs de vivre durant une soirée la magie de Majorelle. Suite aux contacts de nombreuses agences d'événementiel, Michel conclue qu'il valait mieux louer sa villa à tous ceux qui désiraient organiser leurs évènements dans un lieu hors du commun et unique à Marrakech.
Contact : villa_majorelle@menara.ma