Françoise Chanteloup, entre Marrakech et Orléans
- Présentation ?
Françoise, agent de voyage depuis 20 ans !
-Racontez-nous votre histoire avec le Maroc
J'ai découvert le Maroc il y a 30 ans, quand j'ai accompagné mon mari pour le rallye de l'Atlas. Nous avons eu un gros coup de coeur pour cette ville. Ensuite, il y a un peu plus de 20 ans, j'ai crée l'agence Escapades à Orléans, où j'ai commencé à vendre des séjours au Maroc. Puis 5 ans plus tard, nous avons crée l'agence MC Voyages à Marrakech pour mieux répondre aux demandes de nos clients. Nous organisons des voyages à la carte sur le Maroc, et travaillons sur beaucoup d'évènements sportifs. Nous assurons la logistique sur plusieurs rallyes africains, comme le Paris-Dakar, qui nous a quitté pour l'Amérique latine depuis 2 ans mais qui devrait revenir très bientôt !
- Quel est votre rôle dans l'organisation du Marathon ?
Avec l'agence Escapades, nous organisons des voyages à thèmes de marathon pour des coureurs passionnés ; vers le marathon de New-york, de Berlin, de Paris...Puis il y a une dizaine d'années, j'ai été sollicitée par une entreprise locale pour reprendre (après 3 ans d'arrêt) l'organisation du Marathon de Marrakech en étroite collaboration avec le Grand Atlas. Le Grand Atlas, s'occupe de toute la partie administrative (autorisations, sécurité, relations avec la fédération d'athlétisme, relations presse nationale) et toute la logistique sur la course (les commissaires de courses, les contrôleurs, les ravitaillements, les épongements...) C'est énormément de travail et une grande responsabilité. Pour ce qui est de notre rôle, nous nous chargeons de toute la communication en France et en Europe, en le faisant connaitre, en donnant la meilleure image possible auprès de nos partenaires, au niveau des autres courses et autres marathons. On s'occupe de toute la relation presse spécialisée et internationale. Et nous organisons des voyages à la carte pour ceux qui aiment allier sport et tourisme !
Donnez-nous des chiffres ; les participants, les nationalités, l'évolution ?
Au début, il y avait environ 2 500 personnes sur les deux courses (marathon et semi-marathon), aujourd'hui nous sommes à 6 000 participants. Au début, il y avait surtout des français et des marocains qui participaient, aujourd'hui de plus en plus de pays sont représentés : Ethiopie, Kenya, Amérique Latine, USA, Canada, Nouvelle Calédonie, Espagne, Italie... Depuis 3 ou 4 ans, nous sentons une plus grande reconnaissance de l'évènement sur Marrakech et c'est très gratifiant !
- Que pensez-vous du circuit de Marrakech ?
Sur le plan légal et sportif, c'est un vrai parcours avec une distance exacte de 42.195 km. Pour le reste, c'est un parcours extraordinaire, il est plat et rapide ce qui permet aux athlètes professionnels de faire des records. Il bénéficie d'un cadre et d'un climat exceptionnels...Il démarre de l'avenue de la Ménara, dans l'axe de la Koutoubia, contourne les remparts, traverse le circuit de la palmeraie, puis traverse le centre ville. On y ressent une réelle ambiance, avec les troupes folkloriques tout le long du parcours et le public très chaleureux.
- Quel genre d'évènement pensez-vous organiser à Marrakech prochainement ?
Nous avons très envie de faire revivre le marathon roller que nous avons déjà testé à 2 reprises. Nous avions profité de l'infrastructure du marathon pour organiser cette course qui a été très bien accueillie par le public...Les inscriptions avaient doublé dès la deuxième édition ! Mais c'est difficile de continuer à profiter de l'infrastructure du marathon sans que cela ne gêne le marathon lui-même. Donc, j'espère que nous pourrons mettre en place toute la logistique nécessaire rapidement pour répondre à la demande des jeunes marrakchis, qui semblent être intéressés par le projet !
- Qu'est ce que vous aimez faire à Marrakech ? Que pensez-vous de son évolution ?
Depuis que je travaille vraiment sur Marrakech, c'est à dire depuis 15 ans, la ville a considérablement changé et évolué...Pour les "anciens" de Marrakech, on ne retrouve plus les mêmes choses...Malgré tout, je pense que Marrakech, fait partie de ces villes qui même en grandissant gardent un charme qui leur est propre. Ses remparts, ses couleurs, ses odeurs, ses couchers de soleil, ses montagnes enneigées, son ciel bleu et sa palmeraie, je ne m'en lasse pas ! J'aime me mettre sur une terrasse de café près de la place Jemaa el Fna et regarder simplement la vie, les gens dans la rue, guetter la place qui s'installe, les lumières qui s'allument, les fumées qui montent, les gens qui arrivent...Ce sont des moments magiques qui n'ont pas changé malgré les travaux sur la place et l'évolution de la ville... Il est aussi très agréable d'aller aux Jardins Majorelle, profiter d'une belle journée en se mettant sur un banc et lire un bon livre ou juste écouter les oiseaux. Sinon, c'est très ressourçant d'aller à la montagne, à l'Oukaimeden !
- Qu'est ce qui a disparu de Marrakech, comparé à vos séjours il y a 30 ans ?
Il faut reconnaitre qu'on ne trouve plus de places de stationnement, (rires !) Il y a une recrudescence incroyable de restaurants et de boulangeries françaises, je m'en plains pas, mais c'est différent...Avant il y avait les Négociants, la Renaissance et sa regrettable terrasse panoramique...Tous ces endroits mythiques ont disparu, et c'est malheureusement inévitable et Marrakech est victime de son succès !
- Qu'est ce que vous aimez le moins à Marrakech ?
Je regrette que Marrakech ressemble de plus en plus aux grandes villes. C'est le revers de la médaille, mais tant que les enseignes internationales cohabiteront avec les calèches, les petits mulets et les nombreuses mobylettes, Marrakech gardera toujours une part de son authenticité ! (rires)
- Avez-vous une anecdote à nous raconter ?
La première qui me vient à l'esprit, c'était il y a 4 ou 5 ans, à la veille du marathon, j'ai eu un appel du Grand Atlas, qui m'annonce que nous devions changer le départ et l'arrivée, car le roi espagnol arrivait le même jour... C'était très sportif de retrouver en une nuit un parcours de 42.195 km exactement au centimètre près, de tout baliser et de tout mettre en place pour le lendemain à la première heure... Ce fut très éprouvant, mais aujourd'hui nous en rions tous !