Tel un phare guidant les marins, la Koutoubia est un véritable repère géographique qui dirige les touristes égarés vers la medina. Le nom de cet édifice religieux est dérivé du mot “Kitab” qui veut dire livre en arabe. Cette appellation a été attribuée à la mosquée car, elle se situait dans le souk des manuscrits.
Pimpante la journée et lumineuse la nuit, la bâtisse a vu le jour en 1120 sous le règne d’Abdel Moumen, premier souverain du règne Almoravide. Elle fera l’objet d’un remaniement en 1162 suite à la volonté de l’émir Almohade, Abu Yusuf Yacoub Al-Mansour, à qui l’on doit aujourd’hui l’aspect final de la Koutoubia.
Une sobriété majestueuse
Le décor et l’architecture de la Koutoubia s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de la dynastie Almohade qui alliait ascèse et simplicité. Agencée sous forme d’un T sur une surface de 5.300 m², la mosquée abrite une salle de prière à colonnes et une immense cour délimitée par un portique.
Percevable des quatre coins de la ville, le somptueux minaret de 77 mètres compte trois boules en cuivre - sans compter la quatrième qui forme la pointe - chacune représente une terre sainte de l’Islam : la Mecque, Médine et Jérusalem. La Koutoubia renferme l’une des plus grandes salles de prière du continent avec une capacité d’accueil de 20.000 personnes.
Plus qu'un lieu de culte, la Koutoubia est un monument historique témoignant de l'apothéose de l'art des Almoravides et des Almohades, à l'instar de la Tour Hassan et la mosquée Giralda de Séville, transformée en cathédrale après la reconquête de la ville.