Quand Jacques Majorelle débarque à Marrakech en 1919, il ne se doute pas que le jardin qui va porter son nom sera l’un des plus célèbres de la planète. En 1924, il achète le jardin et l’ouvre au public en 1947. Depuis, ce sont des millions de visiteurs qui l’ont photographié sous tous les angles. Le jardin Majorelle fascine avec ses allées plantées de bambous, ses fontaines, ses jarres et ses vasques peintes dans le fameux bleu Majorelle et surtout son incroyable collection de cactus unique au monde et une flore qui ne comprend pas moins de 300 espèces.
Mais la notoriété du jardin doit également beaucoup à Pierre Bergé et Yves Saint Laurent qui l’achètent pour éviter qu’il ne soit la proie des promoteurs immobiliers. Ils le légueront quelques décennies plus tard au patrimoine marocain. Le musée a abrité pour sa réouverture une prestigieuse exposition des plus belles créations du couturier Yves Saint Laurent dont chacun sait qu’il a puisé son inspiration dans les charmes et les couleurs de Marrakech. Les visiteurs peuvent y faire une « pause déjeuner » au café en plein milieu du jardin. La carte, tendance marocaine, propose pastilla de poulet aux amandes, salade de volaille à la mangue, tajines divers et pour les petites faims un simple croque-monsieur… Avec une addition plutôt élevée, le croque à 85DH et l’expresso à 30, mais après tout, déjeuner sur les pas de Jacques Majorelle dans un environnement de rêve, c’est du luxe !
Majorelle au parfumJuste en face du jardin, il y a une petite galerie d’art originale puisque les oeuvres exposées sont des flacons de parfum, entourés de reproductions des tableaux de Majorelle. L’idée vient d’Abderrazak Benchaâbane, dont la toute dernière création est « Majorelle ». « Majorelle parce que si le peintre était un maître de la lumière et de la couleur, il était aussi un grand jardinier, amoureux des plantes et de leur parfum », raconte-t-il. La galerie a une âme. On la visite presque sur la pointe des pieds tant elle est chargée d’émotion et de mystère.
Les secrets des parfums de l’Héritage berbère
En sortant du jardin Majorelle, à deux pas à droite, il y a Héritage Berbère ! Rien qu’en entrant, on a envie de tout acheter, parce que Héritage Berbère propose un voyage au pays des sens, de la vue et de l’odorat surtout. « Crépuscule, Passion, Audace berbère, Fugue » pour les dames et « Touareg, Secret d’Oud, Nommatitude ou Terre berbère » pour les messieurs, toutes des créations de Marie-Jeanne. Et que dire des parfums d’ambiance, au miel et amandes, à la mandarine ébène, à la grenade noire ? C’est un véritable éveil des sens !
Kaowa, le snack branché
Terrasse en bois, déco sobre et moderne, et une carte qui propose plein de petits trucs originaux : c’est Kaowa, le bistrot branché du quartier Majorelle. Voilà le lieu idéal pour achever la visite du jardin puisque Kaowa se trouve juste en face. Et c’est Norya qui vous accueille et vous propose un « plein de vitamines » avec une carte très tendance : une multitude de petites salades fraîches originales, des wraps, rebaptisés malfoufs, des smoothies aux légumes et fruits de saison, des briouates poulet, épinard, fromage et même au nutella. Quant au chariot de glaces, il ferait pâlir de jalousie les meilleurs glaciers italiens… En plus, du côté de l’addition, ce n’est pas le coup de massue. Chic et pas cher ? Qui dit mieux ?
Une seule biographie
Si l’on trouve quelques facettes de l’histoire de Jacques Majorelle dans les livres d’art, il n’existe qu’une seule véritable biographie du peintre, écrite sous la plume du romancier Alain Leygonie, qui a rencontré Michel Hammann, le petit-fils adoptif de Maïté, la seconde épouse de Majorelle. Un jardin à Marrakech, Jacques Majorelle, peintre-jardinier 1886-1962, étayé de documents et de témoignages, raconte l’histoire de cet étonnant personnage.
Texte Mehdi El Sours
Photo Simon Saliot