Pas facile de concrétiser les projets
Si Marrakech a relevé tous les challenges en matière d'investissements depuis 4 ans et a même battu son propre record en 2006, tous les projets ne sont pas bons à réaliser (cf. www.leconomiste.com). En clair, il y a des investissements plus sûrs et plus mûrs que d'autres. ''L'investissement doit, bien entendu, être sûr, conséquent et aussi générateur d'emplois'', souligne Abderrazak Moumni, directeur du CRI de Marrakech. Et de poursuivre: ''La commission ad-hoc reste très vigilante sur le calendrier des réalisations''. Ainsi, sur les 46 milliards de DH annoncés en terme d'investissements et approuvés par la commission ad-hoc en 2006, 13% des projets sont en cours de construction et 7% sont au stade de permis de construire avec 2,5 milliards de DH engagés.
Entre l'annonce d'un investissement et sa concrétisation, il faut deux à trois ans pour la recherche de terrain, le business plan. Un délai jugé raisonnable par les responsables de la ville. A titre d'exemple, un projet comme celui pensé à l'Oukaïmeden -dont les promoteurs sont des Emiratis- demande au moins 12 mois d'étude. Bref, rares sont les investissements annoncés en 2005 et qui ont pu démarrer l'année suivante. Le Foor Seasons (projet en partenariat avec le prince Walid), le Banyan Tree ou encore Samanah - Alain Grenn- (cf.www.leconomiste.com) sont des exceptions qui confirment la règle. Le montage, le processus de validation et la conclusion de la convention avec l'Etat se sont déroulés en des temps record pour l'investissement. C'est-à-dire 6 mois et la construction a commencé un semestre plus tard. En chiffres et d'après le Centre régional d'investissement (CRI) de Marrakech, 92% des projets dépassant les 100 millions de DH annoncés en 2003 et approuvés en commission ad-hoc ont été réalisés. Soit un total de près de 4,3 milliards de DH. Ici, la zone touristique de l'Agdal y contribue largement. Idem pour les investissements annoncés en 2004 dont 71% sont en cours de construction ou opérationnels, toujours selon le CRI.
En capacité litière et depuis 2003, 28% des projets annoncés depuis 2003 avec un total de 22.586 lits additionnels sont en cours de construction ou déjà opérationnels, à l'instar du 5 étoiles de Chaâbi et qui demeure le 1er hôtel qui a ouvert ses portes dans la zone de l'Agdal.
Retard
Si certains programmes avancent à pas de géant, d'autres sont plutôt à la traine. C'est le cas du projet du mégacomplexe de Triganew annoncé dans le barrage de Lalla Takerkoust depuis plus de 4 ans et qui semble relégué aux oubliettes. D'ailleurs, selon des sources proches du dossier, le terrain aurait été retiré à l'investisseur. Le projet américano-russe de 150 millions d'euros (1,5 milliard de DH), à Tamsloht, mené en partenariat par Metropol IFC et la société américaine Strategic Partener rencontre lui aussi quelques problèmes.
L'investisseur grec Latsis qui a programmé un gros investissement total de 1,7 milliard de dirhams pour la réalisation de 2.100 lits hôteliers dans un site de 140 hectares sur la nouvelle zone touristique de Chrifa bute sur des problèmes de financement. Pourtant, le groupe Latsis fonctionne comme une holding et est présent dans les finances, le transport maritime et l'hôtellerie. En revanche, le fameux complexe hôtelier, Lucien Barrière, annoncé il y a 4 ans, renaît de ses cendres. Le groupe donne le premier coup de pioche au projet, le 9 février.