Création et passion de toute une vie
Peintre français, Jacques Majorelle est l’initiateur de ce lieu enchanteur, aujourd’hui figurant parmi les symboles de la ville ocre. En 1922, il achète cette palmeraie où il fait construire une villa dans un style très moderne, entre art déco et architecture mauresque. Il y installe son habitation principale ainsi que son atelier. Et en tant que passionné de botanique, il crée un jardin inspiré des jardins islamiques et tropicaux. Durant 40 ans, l’artiste va collectionner les plantes venues des quatre coins du monde et penser cet endroit comme une œuvre d’art, une “cathédrale de formes et de couleurs”, structuré autour d’un bassin central, de fontaines ou encore de jarres en céramique.
En 1937, il crée ce fameux bleu outremer, qu’on nommera bientôt le “Bleu Majorelle”, dont il peint les murs de sa villa et des éléments du jardin. Le lieu se transforme alors complètement et dix ans après, le peintre satisfait de son œuvre, décide de le montrer au grand public qui est curieux de découvrir ce lieu dont il a déjà beaucoup entendu parler. Victime d’un accident de voiture quelques années plus tard, il est rapatrié à Paris où il décède en 1962. Son jardin est alors laissé à l’abandon et dépérit peu à peu.
Renaissance et seconde vie
En 1966, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé découvrent cette oasis et ses couleurs. Quand ils apprennent que le lieu doit être vendu et transformé en hôtel, ils se battent pour arrêter le projet et le racheter. En 1980, ils obtiennent gain de cause et décident de s’installer dans l’ancienne villa de l’artiste qu’ils rebaptisent Villa Oasis. En parallèle, ils entreprennent d’importants travaux de rénovation du jardin, qu’ils complètent au fil des ans par de nouvelles plantes. 20 jardiniers s’affairent quotidiennement à l’entretien du jardin, de ses 300 espèces et de ses bassins.
Ils transforment également l’atelier du peintre en un Musée Berbère dans lequel ils exposent leur collection personnelle, et décident d’ouvrir le lieu au public. En 2008, les cendres d’Yves Saint Laurent sont dispersées dans la roseraie de la Villa Oasis et un mémorial à son nom est créé. Le jardin Majorelle est à tout jamais, lié au couturier français.
En 2010, la princesse Lalla Salma y inaugure l’exposition “Yves Saint Laurent et le Maroc” puis la rue Yves Saint Laurent. Un an plus tard, c’est au tour du musée berbère, qui prend place au rez-de-chaussée de la villa. Et depuis 2017, on peut également découvrir juste à côté du jardin, l’œuvre du couturier et ses inspirations diverses au Musée Yves Saint Laurent.